Open brief PEN Vlaanderen & PEN Belgique Francophone ook in Le Soir

De open brief van PEN Vlaanderen en PEN Belgique Francophone werd niet alleen gepubliceerd in De Morgen, maar ook in Le Soir.

Hier vindt u de Franstalige versie:

A l’initiative de Pen Flandre et Pen Belgique francophone, les signataires de cette lettre, tous écrivains actifs en Belgique, demandent au gouvernement fédéral belge d’exercer de toute urgence une pression accrue sur le gouvernement israélien afin de mettre fin à la catastrophe humanitaire qui se déroule à Gaza. Nous demandons que les actes de l’armée israélienne et certaines déclarations de ministres israéliens soient explicitement qualifiés de pratiques génocidaires. Aucun argument moral ne justifie la mort de milliers de femmes, d’enfants et de civils innocents sous les frappes israéliennes. Aucune stratégie militaire ne peut cautionner le fait que des dizaines de milliers d’autres civils souffrent depuis des mois de faim et de privations immenses.

Les mots ont leur importance ; les écrivains le savent mieux que quiconque. Et c’est précisément pour cette raison qu’il est temps de ne plus tergiverser autour du mot « génocide ». Les déclarations publiques des ministres israéliens Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir expriment sans détour des intentions génocidaires. Amnesty International, Médecins sans frontières, Human Rights Watch, la Fédération internationale des droits de l’homme, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies et de nombreux autres spécialistes et historiens ont clairement établi un génocide ou des actes de génocide à Gaza, commis par les forces de défense israéliennes et ordonnés par le gouvernement israélien. Les preuves s’accumulent jour après jour.

Nous refusons d’être des spectateurs dont la passivité s’apparente à un accord tacite. Il ne s’agit pas seulement de notre humanité commune et de droits humains ; il s’agit aussi de notre intégrité morale en tant qu’écrivains contemporains – une intégrité que notre silence face à ces crimes effrite chaque jour.

Par cette déclaration, nous exprimons sans réserve notre rejet absolu de l’antisémitisme, des préjugés anti-juifs et anti-israéliens. Nous condamnons toutes formes d’agression, de haine et de violence – verbales, écrites ou physiques – à l’encontre des Palestiniens, des Israéliens et des Juifs. Nous exprimons notre solidarité envers toutes celles et tous ceux, qu’ils soient Palestiniens ou Israéliens, juifs ou mulsumans, qui s’opposent tant à la politique génocidaire du gouvernement israélien actuel qu’au terrorisme assassin du Hamas et du Hezbollah.

Nous appelons le Premier ministre et les membres de son gouvernement à utiliser tous les moyens diplomatiques pour accroître la pression sur Israël afin que :

– les organisations des Nations unies puissent à nouveau distribuer de la nourriture et des médicaments à Gaza ;

– un cessez-le-feu soit conclu dès que possible ;

– la libération sans condition des otages israéliens puisse être réalisée ;

– la libération des prisonniers palestiniens puisse être également accomplie ;

– les journalistes à Gaza bénéficient d’une meilleure protection dans l’exercice de leur métier ;

– les médecins palestiniens emprisonnés en Israël sans le moindre motif soient libérés immédiatement pour porter secours aux populations en détresse.

Nous insistons également pour que notre pays soutienne l’enquête sur les crimes de guerre commis par l’armée israélienne.

En tant qu’écrivains et organisation d’écrivains, nous sommes particulièrement consternés par le nombre élevé de journalistes, d’écrivains et d’autres acteurs culturels qui ont déjà perdu la vie. Tout le paysage culturel et universitaire a été balayé. Les universités, les bibliothèques, les archives ont été détruites, incendiées, rasées. Ce qui disparaît, c’est le savoir, la langue, la mémoire ; une société entière.

Ceux qui prennent pour cible les journalistes veulent empêcher que certaines vérités et certaines pratiques abusives soient révélées. Ceux qui assassinent les écrivains et les artistes assassinent la culture qui unit et préserve une communauté. Et ceux qui agissent ainsi doivent être tenus pour responsables, au nom du droit international et au nom de l’humanité.